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Voici la version LocoTrain de la page mise en cache http://www.letemps.ch/tour/reportages/etape12/jour238.html le April 12 2015 23:11:14.
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le temps du monde samedi 26 août 2000 238e jour vertiges dans la cordillère entre précipices et éboulements, sept heures de train au cœur des andes anne crisinel et elise kerchenbaum riobamba – guayaquil (equateur) le dernier tortillard d’equateur. 7 heures: riobamba, le départ a riobamba, le départ du train, trois fois par semaine, s’apparente à une fête. a 6 heures et demie, les premiers touristes se hâtent vers la gare pour obtenir la meilleure place sur le toit d’un wagon du dernier tortillard du pays. les equatoriens, eux, préfèrent monter dans les magnifiques wagons en bois peints en rouge ou dans les wagons marchandises aux portes béantes. quant aux deux journalistes présentes, elles sont conviées dans la locomotive. sur le quai, des marchands vendent boissons et friandises: le trajet durera au moins sept heures, il s’agit de prendre quelques réserves. a 7 heures pile, le train s’ébranle, dans un hurlement de klaxon. a riobamba, personne ne doit ignorer qu’il s’en va. surtout pas les automobilistes, car le convoi traverse la ville, sans feux ni barrières pour stopper le trafic. a la sortie de l’agglomération, les curieux se font plus rares. au petit matin, les rails sont glissants. augusto, le mécanicien, freine pour empêcher les roues de patiner. rapidement la ligne quitte la plaine, elle se faufile dans un paysage verdoyant et ondulé. les collines, qui peuvent atteindre 1000 mètres de hauteur, sont cultivées par les indigènes jusqu’à leur sommet, ce qui leur donne un aspect de patchwork teinté de vert et de jaune. la voie suit un tracé compliqué. 8 heures: cajabamba, la ville ressuscitée le petit train a mis une heure pour franchir les 20 kilomètres qui séparent riobamba de cajabamba. premier arrêt, de quelques minutes. la petite ville manque de charme, mais elle a une excuse. après avoir été détruite par un séisme en 1797, riobamba a été reconstruite sur un terrain plus sûr par ses habitants. les collines alentour portent encore les cicatrices du tremblement de terre. a la sortie de la ville, deux indiens coiffés d’un chapeau de feutre et vêtus d’un poncho aux couleurs éclatantes font du «train-stop», chargés de seaux d’eau: ils n’ont pas d’eau courante dans leur cabane. un peu plus loin, un enfant attend le train, l’oreille collée sur la voie, comme dans lucky luke. coup de klaxon, le bambin finit par s’écarter en rigolant. 9 h 30: palmira, le camion fou le paysage devient désertique. le train franchit le point le plus haut de son périple du jour: 3239 mètres et s’arrête dans une gare fantôme. juste après le départ, au xième passage à niveau non gardé, un camion décide de ne pas obéir aux sifflements du train. le chauffeur jette un œil vers nous, estime qu’il a le temps de passer, met sans doute pleins gaz, mais son moteur n’est plus de première jeunesse. l’accident est programmé. le mécanicien bondit sur la valve qui actionne le frein d’urgence, une odeur d’huile chaude envahit la cabine. simultanément, le chauffeur du camion fait un virage à angle droit. les deux véhicules se retrouvent arrêtés nez à nez, à un mètre de distance. «parfois ça finit mal», commente le mécanicien. hilare, le chauffeur du camion reprend la route. il faudra trois heures pour vaincre l’éboulement. 10 h 30: au milieu de nulle part, l’éboulement depuis un quart d’heure, le trajet est accidenté. dans un bruit de frein assourdissant, le train s’est faufilé dans une gorge, la pente est raide, une rivière bouillonne à nos côtés. a la sortie d’un virage, le mécanicien se rue à nouveau sur son frein d’urgence: la voie est enfouie sous un éboulement. un énorme bloc chapeaute quelques mètres cubes de caillasse. les employés du train sortent déblayer, ils sont une dizaine, avec pour tous outils une pelle, une masse et un gros pied-de-biche. impossible de casser le rocher, il faut le déplacer. les touristes descendent du train, les plus costauds s’activent autour du bloc, les autres regardent et commentent. le conducteur a mis sa casquette, il attend patiemment assis sur son siège: chacun son boulot. il faudra trois quarts d’heure pour dégager la voie et faire passer tous les wagons sur les résidus de gravats. les passagers applaudissent. sous les yeux des passagers se dessinent jusqu’à 400 mètres de vide. 11 h 45: alausi, les premiers précipices avec précaution, le convoi poursuit sa course à flanc de montagne, franchissant de vieux ponts qui enjambent de profonds ravins. il arrive à alausi, à 2607 mètres d’altitude, une charmante bourgade construite autour de la voie de chemin de fer. une route de plus à traverser. une croix commémore un accident mortel, comme c’est le cas à presque chaque passage à niveau. 12 h 15: la descente du nariz del diablo enfin, le train entame une descente vertigineuse (800 mètres de dénivellation en 11,6 kilomètres) qui mène au pied du nariz del diablo, le nez du diable, nom d’une petite montagne qui possède en effet un profil busqué. le premier tronçon est à flanc de coteau: les rails ondulent, les voitures penchent vers le précipice, les passagers assis sur les toits s’accrochent, 400 mètres de vide s’exposent à leur regard. suit un virage à droite en épingle à cheveux. augusto sort la tête par la fenêtre, contrôle qu’aucun wagon ne déraille. a la sortie de la courbe, la pente de la voie s’accentue pour atteindre 5,5%. toujours sans crémaillère. augusto cède sa place à la fenêtre pour tester notre résistance au vertige: «vendredi dernier, une touriste espagnole est tombée dans les pommes à cet endroit.» deuxième et dernière épingle à cheveux, à gauche cette fois, avant d’arriver dans un fond de vallée si encaissée qu’il n’est plus possible de faire de larges courbes. le train entame à la vitesse du pas une série de trois zigzags: il avance sur une voie de garage à flanc de coteau, un cheminot actionne l’aiguillage pour engager le convoi sur la suite de la descente. le train avance à reculons, le mécanicien prétend conduire aux instruments, un collègue est suspendu au marchepied pour vérifier l’état de la voie. dernier zigzag, le train parvient au «triangle». devant nous, deux voies: à gauche, la ligne pour cuenca, à droite celle pour guayaquil, à l’époque où les lignes étaient en bon état. aujourd’hui, la gare triangulaire est désaffectée. le train ne peut que faire demi-tour et remonter à alausi. les autres articles du jour: > une semaine, un enfant: luis, cireur de chaussures sommaire éditoriaux la une temps fort international suisse opinions régions société économie culture sport communication document.forpage.article.value = "" ; document.forpage.submit() ; } // --> pl. de cornavin 3 1211 genève 2 tél. 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